Link : The Face Of Evil est un spin-off de la série Zelda, sorti sur Philips CD-i en 1993 en Europe et au Japon et le 10 octobre 1993 au Canada et aux Etats-Unis. Développé par Animation Magic et édité par Phillips, ce jeu d'action aventure n'est jouable qu'en solo.
Développement[]
Philips ayant participé, avec Nintendo et Sony, à l'élaboration technique du support CD, postérieurement à la sortie de la Super Nintendo (qui était censé en être doté), il lui fut accordé le droit de développer quelques jeux à licence appartenant à ces deux éditeurs. Ainsi, il obtient d'abord le droit de développer deux jeux Zelda, en 1992.
Cependant, le budget et la limite de temps de développement accordés à Philips furent assez faibles: respectivement 600 000 dollars américain, et un an. De ce fait, il fut décidé par Animation Magic que ces deux jeux seraient développés simultanément, et partageraient le même moteur graphique. De plus, Philips engagea également une équipe d'animateurs russes chargés de monter les cinématique. La contribution d'acteurs indépendante a également été intensément mise à profit: les fonds et les musiques furent, en effet, dessinés et composés par divers artistes locaux, tandis que le scénario et les dessins furent pensés par un auteur indépendant.
Le jeu sort en 1993, en même temps que Zelda : The Wand of Gamelon. Un an plus tard, viendra un troisième opus, Zelda's Adventure.
Histoire[]
Le jeu commence dans le château d'Hyrule où Link s'ennuie, alors que le roi Harkinian lui explique que "cette paix est ce pour quoi luttent tous les vrais guerriers". Soudainement, Gwonam, un mage arrivant en tapis volant, lui alerte que l'Île de Koridai est sous l'emprise de Ganon et de ses fidèles. Il ajoute également que "seul Link peut vaincre Ganon", et ce dernier part donc d'urgence à Koridai, en n'emportant que son épée (et aussi son bouclier comme on pourra le voir ensuite dans le gameplay), car il n'a pas le temps de prendre autre chose. Pendant que Link survole Koridai avec Gwonam et son tapis volant, Gwonam explique au jeune héros qu'il devra vaincre toutes les forces du mal; puis il sort une carte de l'île avec indiquées trois directions : Nortinka, Goronu et Crater Cove. C'est dans la destination choisie que le jeu commence.
Sur l'île, Link apprend que Zelda a été enlevée par Ganon, et qu'elle se trouve actuellement emprisonnée dans son château. Il parvient ensuite à vaincre tous les lieutenants de Ganon, ce qui le conduit au livre de Koridai, qui est le seul moyen de vaincre Ganon. Il emprisonne le Seigneur du Malin à l'intérieur, et libère alors Zelda. Ils retournent ensuite au château d'Hyrule grâce au tapis volant de Gwonam, et constatent que les forces du mal ont disparues.
Gameplay[]
Link : The Faces of Evil est un jeu à déplacement horizontal, comme Zelda II : The Adventure of Link. Link peut accéder aux différentes zones en se déplaçant sur la carte, et en sélectionnant l'endroit où il souhaite aller. Seules trois zones sont disponibles au début du jeu, mais il s'en débloque d'autres, au fur et à mesure que Link progresse dans le jeu. En outre, il est possible de revenir à la carte en étant dans un niveau, grâce à un bouton. Dans certaines zones, des obstacles entravent la progression du héros, qui doit trouver un objet spécifique (dans une autre zone) avant de pouvoir continuer.
Une spécificité notable du jeu réside dans le fait que les objets consomment des rubis lors de leur utilisation, tout comme les flèches dans le premier opus de la série. De plus, l'épée de Link est une épée magique, capable de ramasser les objets, mais aussi de faire parler les gens. Un grand nombre d'objets de quête doivent être achetés à la boutique de Morshu à Goronu. Ce jeu apporte également un nouveau concept, celui des objets croisés: certains monstres de feu laissent tomber des boules de feu, et certains monstres de glace des boules de neige. Les ennemis de glace ne peuvent être vaincus qu'avec une boule de feu, alors qu'à l'inverse, ceux de feu ne sont sensibles qu'aux boules de neige.
Les opus CDi introduisent aussi des objets inédits qui ne reviendront pas dans les autres opus. Notamment, la corde qui permet de s'accrocher à des poutres en bois, un peu comme le grappin.
Une grande caractéristique du jeu réside aussi dans ses cinématiques: rencontrer un boss active une cinématique, et parler à un personnage aussi. Ces cinématiques ont été créées par des animateurs russes, en fonction des demandes de Philips. Elles ont souvent pour but d'expliquer ce que doit faire le joueur (trouver un objet, aller voir un autre personnage, utiliser une certaine arme pour vaincre un boss …) Il est très intéressant de noter que les voix ont été traduites en français, ce qui était loin d'être courant à cette période.
Dans ce jeu, les mécanismes de bases pour progresser, consistent souvent à aller jusqu'à la fin d'un niveau, où est gravé un signe de la Triforce, ce qui a généralement pour effet d'en débloquer un autre. En revanche, comme explicité précédemment, il existe parfois des missions spéciales à remplir, pour effectuer une quête annexe ou optionnelle.
Doublages[]
Link : The Faces of Evil, et les deux autres jeux CD-i, sont les seuls et derniers jeux Zelda où Link parle. Cette idée ne sera pas reprise par Nintendo dans ses propres jeux Zelda. Cependant, dans les jeux récents, les personnages peuvent quand même parler en effectuer des "bruits" ou en utilisant des débuts de phrases ou des mots simples. De plus, dans Breath of the Wild, certains personnages sont doublés dans les cinématiques comme Zelda mais pas Link.
Voix françaises[]
Personnage | Doublage (français) | Doublage (anglais) |
---|---|---|
Link | Thierry Wermuth | Jeffery Rath |
Zelda | Julie Bataille (supposé) | Bonnie Jean Wilbur |
Roi Harkinian | Benoît Allemane | Mark Berry |
Gwonam | ? | Paul Wann |
Ganon | ? | Mark Berry |
Benoît Allemane est aussi le doubleur des voix de Morshu, ainsi que de plusieurs boss, dont Glutko. Jean Eric Bielle, dans la version française, est également crédité, mais on ne sait pas quelle voix il a doublée. Il est possible qu'il s'agisse de Gnowam, car ce doubleur n'est pas mentionné dans les crédits de Zelda : The Wand of Gamelon.
Réception[]
Les critiques de ce jeu sont plutôt mauvaises, et les trois jeux CD-i font partie, d'après certains fans, de la "Triforce de la Honte". Il a d'ailleurs été critiqué par certains testeurs reconnus, à savoir l'Angry Video Game Nerd ou le Joueur du Grenier. Plusieurs points ont été reprochés, mais les principaux sont les animations jugées mal faites, le scénario et les dialogues mal construits et non élaborées, et aussi certains éléments de Gameplay, comme l'énergie des boss, qui peuvent être vaincus en un coup pour la plupart (cela inclut le boss final). Les contrôles s'avèrent également mal pensés, dans certaines circonstances (le bouton de saut et le bouton pour rentrer dans un bâtiment ou pour escalader une échelle, notamment, est le même, ce qui peut être gênant lorsque des ennemis arrivent alors que Link est devant une porte).
De nombreuses Youtube Poop sont créées a partir des cinématiques de ce jeu et de Zelda : The Wand of Gamelon. Il s'agit généralement de parodies qui soulignent l'animation médiocre des séquences animées et l'incohérence des dialogues. Les épisodes sortis sur Philips CD-i ont la réputation d'être des jeux particulièrement mauvais, notamment car la licence Zelda est normalement signe d'excellence. Cependant, cela donne l'impression qu'ils sont encore plus ratés que par l'intermédiaire d'un véritable constat objectif.
Certains éléments ont tout de même été reconnus comme intéressants: l'un des objets du jeu notamment, la corde mentionnée plus haut, qui permet de créer des passerelles et de se déplacer plus rapidement d'un point à un autre, est en général un élément plutôt apprécié du jeu. De même, les décors des fonds et du sol sont jugés plutôt réussis par beaucoup de personnes, et Link : The Face of Evil, sur ce point-là, si l'on oublie les cinématiques, est considéré comme l'un des plus beaux jeux de la Philips CD-i.